Jessy Deshais – trafiqueuse d’images.
« Jeux et enjeux de la nouvelle illustration de presse »
1 – 15 novembre 2016
Espace urbain Arras– Université d’Artois
Rencontre débat avec
Jessy Deshais et Aris Papathéodorou
Directeur artistique du journal « Le Monde ».
Jeudi 3 novembre à 17 h Université d’Artois
Jessy Deshais Plasticienne et scénographe, se joue des codes de l’illustration de presse, elle trafique les images de notre environnement, et détourne notre perception jusqu’à interpeller les rédactions des journaux pour lesquels elle travaille.
Après les attentats de Charlie Hebdo le dessin a inondé la presse et la toile, pour le meilleur mais aussi pour le moins bon, c’est un peu en réaction à cette surenchère, à cette suraccumulation de traits en tous genres où chacun se croyant artiste, caricaturiste, illustrateur… avait à dire pour se croire plus Charlie que l’autre. C’est un peu pour cela et beaucoup parce que nous aimons son travail que nous avons décidé, les Ateliers de la Halle et l’Université d’Artois de présenter une sélection des illustrations de presse de Jessy Deshais.
Le travail de Jessy Deshais s’inscrit totalement dans notre époque, il est tantôt critique, pop, trash, poétique… il est un écho à ces masses d’images qui nous submergent et qui auraient tendance à nous abrutir, pub, mode, communication politique, média en tous genre, etc..
Jessy Deshais se dit clairement pilleuse d’images, qu’elle va mixer à sa sauce : qu’elle trafique, qu’elle bidouille, qu’elle triture, qu’elle transcode pour nous proposer un regard très personnel sur les sujets de notre société. A cet égard les grands média papier français ne s’y trompent pas faisant régulièrement appel à elle pour illustrer l’actualité de nos sociétés.
15 images au format Decaux 120 x 180 s’illustrent dans la ville et à l’Université d’Artois.
Le choix du grand format en espace urbain est un contrepoint à la lecture inconsciente et dévastatrice des images de notre environnement quotidien, de celles portées par la société consumériste qui au détour d’un feu rouge, nous abrutissent sournoisement.
Ici l’illustration pour l’illustration, hors contexte sociétal, mercantile et journalistique, donne aux images le statut d’oeuvre à part entière, nous les voyons d’un autre œil, elles nous interpellent et se livrent vierges à notre curiosité et à notre interprétation personnelle.
Luc Brévart
Les Ateliers de la Halle